Favoriser l’intelligence du milieu, sa reconnaissance et son développement à travers la présence citoyenne, ceci dans les domaine par excellence de l’inscription au milieu physique et biotique que constituent la foresterie et l’agriculture… c’est le but du présent blogue! Il s’agit d’un axe de préoccupation humain, fondamental, rural et enraciné… L’agroforesterie et l’agriculture multifonctionnelle deviennent des préoccupations rassembleuses autant parce qu’elles apparaissent pour nos décideurs comme un nouveau lot des solutions possibles, à réinventer de façon prudente avec les milieux compétents, que par la mixité des groupes intéressés par ces nouvelles avenues pour diverses raisons…d’ordre environnemental, économique et social.
Comme tous ceux qui ont effleuré de près ou de loin le domaine de la préservation et de l’exploitation responsable du patrimoine agricole et forestier, je sais qu’une mise en valeur prometteuse doit d’abord se bâtir sur ce capital citoyen que constitue une relation à l’habitat à la fois rationnalisée et socialement balisée. Cela suppose d’entretenir un rapport étroit avec le milieu local, avec tous ses acteurs, et d’accepter de remettre nos pratiques en question à travers l’évaluation critique et systématique des résultats humains et environnementaux concrets obtenus. On peut de cette manière identifier des solutions de cohabitation viables et vivifiantes et les promouvoir avec succès.
Ces balises et cette rationnalisation ne peuvent s’opérer que par la compréhension partagée et l’harmonisation d’un ensemble complexe et très vaste de règles, pratiques, habitudes, échanges… Elles s’établissent idéalement avec la complicité de tous les secteurs de la population puisqu’ils en sont porteurs et artisans à la fois… Il est important de mobiliser autant les groupes qui sont déjà très bien représentés que les plus marginaux. Que cette disproportion de voie au chapitre s’opère par des disparités de l’accès à la communication publique, en termes de force de lobby économique, ou pour toute autre raison, le succès dépend d’une compréhension commune et d’une inventivité concertée.
Les plus innovateurs et à l’avant garde des agents du milieu ne se retrouvent pas toujours à l’avant scène…surtout s’il s’agit de travail de fond! Cette réalité est encore plus évidente quand les résultats tardent à se montrer… L’agriculture et la foresterie sont des domaines où il est plus facile de profiter des expériences d’autrui que de risquer soi-même d’innover. En effet, tout résultat concluant s’y établit à partir d’un diagnostique basé sur le long terme.
L’harmonisation des considérations particulières des différents secteurs et groupes et la sensibilisation de la population et des décideurs à l’opportunité des nouvelles pratiques mixtes qui se dessinent ne peut se faire qu’à partir d’une connaissance partagée du milieu naturel et des contingences de production dans notre habitat particulier. Elle devra être constamment revisée et ajustée à la lumière des expériences en cours, peu nombreuses, et de l’apport de spécisalistes et praticiens d’un grand nombre de disciplines plus ou moins connexes. Elle suppose de manier un lot de notions relativement difficiles à acquérir et à partager.
La séduction immédiate opérée par certains pans d’action concrète mis de l’avant pour mobiliser les effectifs citoyens ne doit pas permettre de prioriser des pratiques inconsistantes ou moins pertinentes… Il y a des urgences très criantes qui doivent dabord trouver leurs solutions. La réappropriation de notre habitat et de nos ressources dans une perspective de développement durable demande un oeil plus scientifique elle aussi, et il faut ratisser large…
On pourrait nommer plusieurs terrains oubliés des discussions citoyennes… faute de temps mais surtout d’une articulation des thématiques et de l’animation menée par les ressources les plus compétentes du milieu. Une alternance a déjà été suggérée pour faciliter l’émergence de discussions plus productives au sein des réunions, entre ceux d’entre les participants qui se proposent comme capables de servir de « guides de contenu » et de canalisateurs de solutions viables…
Des champs de connaissance encore réservés aux praticiens et spécialistes méritent d’être amenés dans un rapport plus dynamique à la sensibilisation, à la promotion citoyenne et à l’innovation… tout ceci dans une perspective de concrétisation économe des collaborations du milieu. Hors des vocabulaires communs et des consensus abstraits caractérisant les acteurs les plus impliqués, difficiles à traduire en action stratégique, les comités fonctionnent généralement avec très peu de possibilité de partage des outils de compréhension.
Ainsi, de nombreuses pistes de solutions importantes, parce qu’elles necéssitent du temps et des outils pour se manifester au groupe, n’apparaîtront jamais dans les discussions sinon sous une forme anecdotique qui leur interdira de se convertir en action… Voici un exemple comportant sa part d’évidences:
Pour minuscule que puisse paraître l’impact d’une campagne de sensibilisation à la prise en compte de la microflore du sol, dans un ordre du jour axé sur les grandes thématiques reconnues d’emblée, un thème comme celui du « microbe », faisant son intrusion dans une assemblée, ne pourra être débattu sérieusement que si l’on adopte un fonctionnement encore inexploité. Il faut que le citoyen proposeur puisse parfois revêtir son chapeau de spécialiste…
Suivant ce tout petit exemple peu menaçant qu’est le « microbe », l’exploration des possibilités d’aprofondissement apporte des solutions à de nombreuses mauvaises pratiques, qui règnent justement par une méconnaissance de son importance… Beaucoup de malentendus règnent à son égard… Et à celà il y a des causes basées sur les savoirs populaires, les lobbys de certaines industries, fabricants de produits répressifs et peu sélectifs, d’engrais chimiques…
On aurait avantage à développer une meilleure connaissance partagée de la microbiologie pour poser un regard neuf et plus avisé sur plusieurs aspects d’incidence microbiologique de notre relation à l’habitat : pratiques de préparation et d’entretien de la fertilité en agriculture et horticulture; gestion des résidus organiques; réhabilitation ou décontamination des sols; aménagement des abords de lacs et cours d’eau… Un partage large de ces connaissance modernes, acquis qui devraient servir de base à toutes nos pratiques vis à vis l’habitat, a longtemps été tristement négligé.
Pis encore, les paradigmes agricoles véhiculés par les mieux formés de nos experts ont longtemps sous-estimé cete donne importante que constituent les équilibres microbiologiques et leur prise en compte pratique… Encore aujourd’hui le monde de l’invisible demeure l’apanage d’acteurs acceptant joyeusement de passer pour des hurluberlus auprès du commun…
Je trouve pour ma part qu’en faire une priorité de vulgarisation auprès des producteurs et du public est bien loin d’être un luxe, et ceci pour un grand nombre de raisons… Des citoyens convoqués autour d’une table sans une alimentation plus substantielle des débats allumeront difficicilement sur une telle piste d’action à moins de s’être passionné de microbiologie ou de l’étude des pratiques d’agriculture traditionnelle et alternatives… Pour le commun des gens, on accrochera plus volontier à une piste d’action autour de la promotion de produit fins, par exemple, et ce sans toujours bien peser les « à qui? », ‘pour qui? », « avec quel effet? »…
Le partage des expertises et considérations éthiques ne se fait pas en criant « ciseau » et se doit de tabler sur l’oeil local de tous et chacun. Heureusement, les nouvelles technologies de l’information offrent des raccourcis de vulgarisation par la multiplicité et l’accessibilité des outils aujourd’hui disponibles: documents élaborés et mis en ligne par des passionnés, des experts, ou des associations…et comprenant de nombreux outils facilitants: lexiques, informations de pointe, clés de repérage, théories avancées à l’aide de modélisation audio-visuelle…
On doit réussir à faire émerger des démarches de participation buissonnantes, pas trop lourdes, pour en arriver à un partage intensif des expertises particulières du milieu régional, et ceci dans le sens pluridisciplinaire que commande une approche de développement durable. On doit favoriser une effervescence d’initiatives convergentes afin de maintenir la mobilisation et renouveller les contributions… On apporte du sang neuf et de la suite dans les idées à la fois… Une intervention catalysatrice, autour de pistes d’action très humbles mais bien ciblées, peut se transformer rapidement, si le plan est bien conçu au départ, en un investissement extrèmement précieux et pertinent. C’est la formule la plus sûre pour parvenir à dynamiser l’acquisition des pratiques les mieux adaptées à un vrai développement collectif. Elle permet davantage de prise de décision citoyenne et d’action en décentralisant les voies de pénétration dans le milieu et en donnant des moyens plutôt qu’en contrôlant…
Cette participation ne peut pas reposer seulement sur des épaules citoyennes au sens désincarné du terme mais doit aussi s’implanter à travers les organisations qui en ont déjà les moyens et toutes celles qui peuvent en prendre leur lot. Un apport de soutien direct est à prendre puisque la majeure partie des organisations d’envergure de notre milieu rural doivent leur existence à une certaine légitimité citoyenne… Ceci devient encore plus prescriptif si l’obtention de fonds publics pour financer leurs activités s’assortit de responsabilités explicites en tant qu’acteurs de développement local! Ceci est encore encore plus vrai s’ils prétendent écouter les citoyens: que ce ne soit pas pour récupérer sans plus de redevance leurs apports en termes d’information stratégique sur les opportunités du milieu… L’information leur parvient par des militants et bénévoles entrant dans un cadre souvent trop flou où ils croient souvent à tort demeurer inclus dans le processus de décision… Quand les financements cherchés sont obtenus, le cadre change souvent radicalement!
Il serait inutile de doubler les initiatives existantes et suffisantes déjà présentes, s’il en était… Par ailleurs, le domaine agricole et forestier est suffisamment vaste et complexe pour légitimer la création d’un lieu de rencontre virtuel original comme celui que constitue notre blogue lanaudois. Il tire sa force et son impact communicationel dans l’alliage étroit d’un axe thématique citoyen régional à un axe sectoriel permettant le développement de l’expertise. En ce sens, il est appellé à rayonner hors de cette région et à participer à un développement plus approfondi des compétences du domaine local autant qu’au développement d’expériences innovantes du secteur d’activité. Des effets synergiques dans le réseautage des collaborations et le référencement s’observent déjà. Nous pouvons déjà remercier un bon nombre de collaborateurs qui ont mis beaucoup de temps à soutenir, écrire ou commenter les premier balbutiement du blogue. Hors ceux qui apparaissent comme auteurs, Eric Robert de La vie rurale s’est montré d’une disponibilité extrèmement précieuse pour le partage des communiqués et informations pertinentes… Une collaboration semblable s’installe tranquilement avec d’autres lieutenants de l’information citoyenne.
La richesse du blogue viendra de la possibilité de s’alimenter de façon bien ciblée, en fonction d’une communauté d’intérêts des lecteurs, correspondant à leur soif en information utile et conviviale… Ceci dépendra en partie de la coopération généreuse et non opportuniste des intervenants locaux qui agissent sur divers plans dans le secteur agricole et forestier et dans la mobilisation citoyenne. Ce faisant, nous pourrons stimuler tous ensemble la production de véritables solutions adaptées au milieu. Elles sauront ainsi s’inscrire dans un cadre proprement citoyen et collectif, c’est-à-dire dégagé de tout conflit d’intérêt venant de bailleurs de fonds partisans ou qui participent de quelqu’autre mission pouvant créer des ambigüités quant à l’équité dans la mobilisation du milieu et dans le choix des solutions…
Nous devons, en réunissant tous les acteurs du milieu autour des thèmes complexes et ramifiés de la multifonctionnalité de l’agriculture et de la foresterie, permettre, dynamiser et développer une interactivité pluraliste de tous nos citoyens concernés par l’opportunité de nouvelles voies de développement… des solutions rassembleuses, durables et responsables. Le nouveau canal de convergence offert par le blogue aura avantage à prendre la forme d’un magazine attrayant. Il sera aussi capable de répondre à l’exigence de participation de la population de villégiature, qui recherche justement ici cet enracinement à un habitat rural vivant et sain, et qui peut largement contribuer à l’achat de denrées de chez nous même après son retour à la ville…
Quelles sont les possibilités actuelles d’enrichir la participation des citotyens et des organisations? N’est-il pas vrai que le portrait de situation actuel de notre blogue peut se dépeindre comme »les responsabilités sans les moyens » et que cela ressemble pour plusieurs à une situation vouée à l’échec? En effet, peu nombreux encore sont les organismes du milieu qui ont déjà manifesté une solidarité à valeur opérationnelle en termes de collaboration: envoi de communications, d’information, suggestion de pistes pour le financement des activités de reportage et d’administration inévitablement plus lourdes… Il peut s’agir aussi d’une méfiance face à un véhicule encore méconnu et probablement associé à un monde plus informel. La période du work in progress est justement proposée pour nous permettre d’enrichir les propositions de façon participative et de valider les avenues de collaboration. L’absence de réponse de plusieurs organismes pourtant rejoints est-elle une attitude qualifiable de »citoyenne » ? Et, de la même façon, les moyens d’action tenus loin de l’exigence d’une responsabilisation véritablement citoyenne caractérisant certaines instances de développement du milieu ont-ils vraiment plus d’intérêt, de crédibilité et de véritable pouvoir que « les responsabilités sans les finances »? En bref, il vaudra mieux se prononcer que d’ignorer…et le blogue va son train avec les citoyens plus impliqués, même si le but souhaité est évidemment que tous les efforts investis par les divers organismes de mobilisation en parviennent à s’intéresser plus sérieusement à l’effet synergique offert par ce canal.
On ne pourra pas accepter trop longtemps que soient mobilisés des citoyens de bonne volonté en employant leurs disponibilités dans un cadre tellement désincarné que leur participation n’arrive en bout de ligne qu’à servir à légitimer de nouvelles activités pour les organisations en place. Celles-ci se divisent déjà de maigres disponibilités en termes de moyens d’action, mais les sacrifices demandés aux paticipants occasionnent souvent des déséquilibres encore bien plus préjudiciables à une représentativité équilibrée. Pour mieux s’occuper de réseauter la base, il faut commencer par opérer de façon beaucoup plus coopérative et moins compétitive, et cesser de voir les avenues et projets amenés par les citoyens comme des possibilités de rayonner dans des activités dont on ne possède pas d’expertise particulière mais qui sont assorties de budgets amplifiant l’assiette de fonctionnement de l’organisme impliqué. Les véritables artisans et porteurs des solutions proposées ne s’y retrouvent malheureusement plus… ce qui est peut-être une perte pour eux mais surtout pour le milieu…
On doit créer des règles du jeu qui amènent sur la place publique des contenus citoyens plus élaborés, qui rendent leur crédit aux développeurs de solutions et compétences amenées vers la collectivité et qui sachent maintenir la population en lien étroit avec les sages et praticiens de notre »parc » de compétences régional. Il faut en arriver ainsi à complémenter, élaborer et documenter les propositions, pour permettre la rétroalimentation des ateliers et favoriser leur développement dans des pistes d’action à portée étendue.
L’organe de diffusion mobilisateur et facile d’appropriation que nous proposons se doit d’acquérir un volet complémentaire de présence directe sous forme d’animation du milieu, par des démonstrations sur le terrain et à travers la préparation participative d’outils de sensibilisation et de diffusion… Non seulement souhaitable pour assurer une présence au milieu à la fois concrète, vivante, et virtuellement très fluide, cette activité d’animation est la base même d’une position adéquate des contenus proposés: à l’écoute du milieu et à l’avant garde du secteur!
Nous en sommes à l’heure de la convergence des organisations de presse traditionnellement établies et nous retrouvons paradoxalement simultanément avec, de l’autre côté, l’internet qui démultiplie les accès à des informations dont la circulation est aussi facile, quelles qu’en soient l’origine, les formes et la nature… Une certaine réorganisation s’opère dans les circuits de pression et d’information et de nouveaux équilibres deviennent possibles… Ces chambardements ont leur lot de conséquences politiques et économiques et favorisent une nouvelle créativité.
Par exemple, on peut assister à travers ce phénomène de cyberinformation à une nouvelle écodiversité des mécanismes de mise en marché. Celle-ci se manifeste en outre dans l’émergence d’acteurs dont la performance économique n’est plus axée sur la recette du produit à succès mais plutôt sur l’efficacité du réseau proposé. Cette efficacité se mesure maintenant par de nouvelles variables. Ainsi, on peut maintenant mieux répondre à des besoins de consommation s’exprimant en termes de diversité et parfois même d’exigences éthiques redéfinies par la partie citoyenne. Voici quelques exemples de nouveaux modes d’association directe de citoyens-consommateurs à des producteurs combinant un vecteur virtuel à une correspondance physique sans plus d’intermédiaires, qu’elle soit lointaine ou de proximité:
Le commerce équitable, reliant des groupes vulnérables organisés par des organismes de coopération internationale à des consommateurs solidaires de leur lutte collective pour des conditions socio-économiques décentes.
L’agriculture soutenue par la communauté, ASC, reliant des producteurs écologiques locaux à des partenaires et consommateurs de proximité, qui utilise de plus en plus les réseaux élargis et le soutien centralisé d’organismes militants. S’y opère une certaine standardisation et la diffusion de formules d’organisation et pratiques de production gagnantes, de même que la publicisation des partenariats possibles avec des producteurs certifiés pour les diverses régions… (Équiterre par exemple)
Le commerce en ligne de produits de niche ou non (le produit local peut malheureusement encore trop souvent se qualifier de produit de niche, contrairement à ce que suggérerait le gros bon sens!), avec dans certains cas des réseaux d’entrepôts et points de chute… formules correspondant aux marchés de solidarité régionale et ressemblant à celle proposée par une nouvelle association essaimant de l’Union Paysanne et prétendant représenter des agriculteurs de la région de Québec et autres régions à venir…
Le commerce virtuel de produits virtuels, associés à la possibilité de supports matériels ou non (cours, services conseil, publicité en ligne, assortis de produits imprimés, tutorat…). On trouvera dans le domaine qui nous concerne beaucoup de produits très pointus ou plus théoriques de nature à enrichir notre démarche de transfert d’expertise…
Le commerce virtuel de produits non virtuels à grande diffusion et ‘presque immatériels’: par exemple le matériel de multiplication sous forme de germoplsasme (semences), assorti d’information en provenance de réseaux de producteurs et de testeurs… Ce commerce de la génétique des cultivars et autres obtentions horticoles est devenu garant et vecteur de biodiversité agricole et horticole, permettant la conservation du patrimoine développé par la paysannerie du monde entier autant que de celui développé localement (Semences Solana de Repentigny par exemple).
Est-il possible, ici, dans les secteurs de l’agriculture et de la foresterie responsable qui nous concernent, de mettre à profit cette démocratisation de l’information et des échanges en ligne et de favoriser toutes les coopérations locales et lointaines rendues possibles sans plus de frais pour faire en sorte:
De rendre accessibles des formes de participation citoyennes plus flexibles et riches, s’adressant au plus grand nombre avec une logique d’organicité et de solidarité régionale?
D’établir des réseaux de collaboration équitables en favorisant un canal de participation et d’échange ouvert aux initiatives et stimulant? Le présent blogue offre déjà ce rôle de pont entre l’offre et la demande dans sa « place du marché »… Il n’en tient qu’à nous d’y fixer des balises de visibilité et d’autofinancement de l’entretien des pages dédiées aux producteurs qui soient équitables et viables…
De réajuster les possibilités de recevoir et de donner dans un cadre flexible, valorisant l’apport de toutes sortes de citoyens portant divers chapeaux, en leur offrant une plate-forme d’expression des offres et besoins rapidement ajustée à la teneur et à l’opportunité de leur contribution… Ne serait-ce que le fait d’établir une vitalité de l’expression citoyenne en lui fournissant des occasions plus incarnées de se manifester n’est-il pas déjà un objectif des plus valables?…
De décloisonner les groupes d’intérêt existants en les ralliant au sein d’un organe commun convivial où l’on sache reconnaître les compétences individuelles et institutionnelles pour ce qu’elles sont: des outils pour un développement collectif harmonieux?
Je répondrai personnellement à tous les volets de cette question que non seulement c’est très possible, mais surtout souhaitable et fort urgent… Ceci à condition qu’on s’y applique avec une rigueur, une éthique, et une mission très précises, permettant la concentration des effort dans le développement de noyaux d’actions significatifs.
Pour que le sens des actions s’enracine mieux, on doit favoriser des moyens d’intervention qui interagissent en continu et du même souffle à la fois dans le domaine virtuel et, en concommitance, dans une présence incarnée au sein de nos communautés… Parce que les nouvelles technologies de l’information comportent leurs sérieuses limites, qu’elles ne constituent pas un but mais un moyen, et parce qu’elles ne sont pas également accessibles pour tous… Et parce que le besoin d’y recourir se situe dans l’enrichissement des autres formes de présence et non dans leur substitution. Par ailleurs, la nouvelle émancipation possible dans l’accès aux outils de la connaissance et de l’action citoyenne ne devrait laisser personne de côté…
Il faut créer des événements où une économie de moyens rejoint une vaste gamme d’objectifs, en correspondance avec les préoccupations citoyennes, et ainsi créer une valeur d’exemple pour d’autres initiatives semblables. Pour cela, il faut solliciter la créativité des acteurs de terrain et les associer dans des projets capables de transformer les regards et actions en leviers pour une réappropriation citoyenne responsable de notre habitat… La communication interactive facilitée et abordable que constitue ce blogue acquiert une signification pratique qui permet d’éliminer certains obscurantisme, d’éclaircir l’horizon des possibilités, et même d’accéder par la porte d’en arrière aux hauts lieux de pouvoir associés à la connaissance et au contrôle de l’information stratégique…pour exiger notre dû en tant que citoyens concernés!
Mais ceci ne devient réel et opératoire que si l’on se rappelle un certain alphabet de base de nos démocraties… Voici à cet effet une vieille référence qu’il est bon de relire attentivement…
Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen
26 août 1789, Extraits :
Article Dixième :
” Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi. “
Article Onzième :
” La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer, librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi. “
Article Douzième :
” La garantie des droits de l’Homme et du Citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée. “
Article Treizième :
” Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés. “
Article Quatorzième :
” Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi, et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée. “
Article Quinzième :
” La Société a le droit de demander compte à tout Agent public de son administration. “
Article Seizième :
”Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution. “
Marie-Odile Lebeau